Communiqué – Situation politique française au 27-07-2024

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Préméditée en petit cénacle, mettant devant le fait accompli présidents des assemblées parlementaires et Premier ministre, la dissolution de l’Assemblée nationale par E. Macron, loin d’avoir apporté la « clarification » annoncée, a fait plonger le pays dans l’incertitude et la confusion.

Fait inédit sous la Vème République, aucune majorité, même relative, ne s’est dégagée du second tour des législatives, car le « front républicain », s’il a endigué la progression du Rassemblement National, n’a pu l’empêcher de constituer le groupe le plus important de l’hémicycle.

Les élections des instances de l’Assemblée Nationale ont démontré que ni le camp présidentiel -serait-il renforcé par la Droite Républicaine – ni le Nouveau Front Populaire ne peuvent prétendre seuls à former une majorité stable et durable pour diriger le pays.

Les difficultés du NFP pour se mettre d’accord sur un nom de premier ministrable, autant que le choix péniblement présenté au Président de la République, illustrent la rivalité persistante entre le Parti socialiste et La France insoumise. Ainsi, le NFP apparaît pour ce qu’il est réellement : un simple cartel électoral destiné non à gouverner mais à sauver les sièges de ses membres. S’il y est parvenu au-delà de ses espérances, c’est non pas sur son programme, (qui n’avait séduit que 28,5 % des électeurs), mais grâce aux désistements réciproques généralisés avec le centre et la droite. Désistements qui ont aussi évité la déroute des macronistes.

La réalité, c’est qu’Emmanuel Macron, avec la complicité de la gauche et de la droite, a installé à chaque élection le pays dans un référendum permanent contre le Rassemblement National qui confine désormais au déni de démocratie. Ce parti, quelles que soient ses racines, n’enfreint pas les lois de la République, ses députés ont été régulièrement élus et pèse près de 11 millions de voix au premier tour, qui ne sont dans leur ensemble pas fascistes. Pourtant, malgré sa légitimité électorale, ostracisé par une sorte de camp du bien autoproclamé, il a été évincé des instances de l’Assemblée Nationale.

En tête au premier tour dans une majorité écrasante de communes, le Rassemblement National a su capter le soutien de territoires délaissés et déclassés par les politiques libérales mondialistes menées depuis cinquante ans par la quasi-totalité des gouvernements de droite, de gauche, et du centre qui se sont succédé – parfois au mépris de la volonté populaire comme en 2008 avec le traité de Lisbonne.

Force est de constater que les autres formations politiques, notamment par leurs choix européistes, ne constituent plus une alternative suffisamment crédible pour répondre à ces enjeux. Sortir la France de ce face-à-face délétère entre les européistes et le RN nécessite que se lève une force authentiquement républicaine, sociale et laïque, engagée à combler les fractures du pays par une politique au service du peuple et de la Nation.